Résumé:
L’objet de cette thèse est d’aborder un problème spécifique d’enseignement et
d’apprentissage en français langue étrangère, visiblement très complexe : celui de
rédiger le résumé d’un texte ou d’en élaborer le compte rendu. Ces activités
académiques constituent de véritables opportunités d’apprentissage permettant à
l’élève comme à l’étudiant de développer leurs compétences langagières en
compréhension de l’écrit et en production notamment dans « l’ère de Google et du
déluge d’informations » (Karsenti et Collin, 2013).
Les collègues, enseignants de français, sont en désarroi notamment en ce qui a
trait à ces séances de rédaction qui ont pour but de développer chez leurs
apprenants des compétences scripturales. Ils se plaignent du niveau linguistique,
discursif et langagier toujours insuffisant de leurs apprenants ainsi que de leur
manque de motivation à rédiger des résumés et comptes rendus de bonne qualité.
Notre volonté est de prendre le recul par rapport à l’enseignement
/apprentissage de ces exercices en nous situons du côté des enseignants aussi bien
que de celui des apprenants dans la perspective de cerner les difficultés qui se
posent aux uns et aux autres pour construire ou développer ces compétences.
L’encadrement théorique dans lequel nous avons inscrit cette recherche tire ses
fondements de la didactique du français langue étrangère (FLE), du paradigme
cognitif /constructiviste et de son prolongement socioconstructiviste basés sur la
médiation sociale et du recentrage des pratiques d’enseignement sur l’apprenant
reconnu comme actif, de la psychologie cognitive, de la linguistique de
l’énonciation et de la pragmatique cognitiviste. Le tout est arrimé à la didactique
professionnelle, approche d’enseignement focalisée sur l’agir professoral et la
formation des enseignants qui vise avant tout à renouveler les pratiques de
l’enseignement et de la formation des futurs enseignants à de nombreuses
compétences (dont les compétences en informatique), leur permettant d’adopter un
regard réflexif sur leurs pratiques, leurs stratégies ainsi que les dispositifs qu’ils
mettent en œuvre en vue d’amener leurs apprentis à « apprendre à apprendre »
durablement et d’atteindre une autonomie suffisante.
La principale question de cette étude est comment améliorer la qualité de la
production scripturale des résumés et des comptes rendus des apprenants ?
Pour répondre à cet enjeu, nous avons remis en question l’enseignement du
résumé et du compte rendu à savoir la sélection ainsi que la hiérarchisation de
l’information saillante dans le texte à résumer et les procédés de réduction et de la
reformulation en expression écrite.
Notre démarche de recherche qui porte sur les facteurs cognitifs, métacognitifs et
motivationnels, propose d’interroger dans un premier abord les représentations
sociales des enseignants comme celles des apprenants sur cet(cette) objet/activité, sur
les pratiques des uns et des autres afin de montrer l’inadéquation de leurs
représentations et de les amener à en élaborer d’autres plus correspondantes au
processus de développement de ces compétences et plus judicieuses en y introduisant
les connaissances fournies par la littérature scientifique la plus récente notamment
dans le domaine de la didactique et celui des sciences cognitives.
Aussi encourageons -nous les enseignants à intégrer les nouvelles technologies
d’information et de communication dans leurs pratiques et à penser de tirer profit de
la métacognition en entrainant leurs apprenants davantage à la pratique métacognitive
et au travail collaboratif dans le but de favoriser l’interaction sociale qui permettra
d’activer un spectre assez large de savoirs et savoir faire chez leurs apprenants. En
somme, nous incitons les professionnels à promouvoir un enseignement ancré sur
l’ensemble des ressources des apprenants y compris leurs pratiques spécifiques et
transversales (un développement pluri-littératié) via Internet, réseaux sociaux et
utilisation de tablettes et smart- phones.
Pour pouvoir répondre aux objectifs fixés de cette thèse doctorale, nous avons
ciblé également les représentations des apprenants sur leurs démarches de résumer et
du compte rendu et celle des enseignants concernant leurs pratiques de classe. Nous
avons aussi soumis à l’épreuve les démarches décrites par les acteurs sociaux en leurs
proposant des activités de compréhension, de résumés et de compte rendu pour les
observer agir. Puis, dans un troisième moment, en guise de remédiation, nous avons
proposé des aides à la reformulation dans la perspective de rédiger résumés et comptes
rendus de bonne qualité.