Abstract:
Cet article vise à identifier le rôle que joue la doxa dans le processus
d'identification et d'interprétation de l'ironie polyphonique. L'analyse s'appuie sur
une comparaison des deux principales théories polyphoniques francophones, la
théorie des mentions de Sperber & Wilson (1978) et la théorie polyphonique de
Ducrot (1984). La première théorie est d’inspiration référentialiste puisqu’elle
s’appuie sur des éléments extralinguistiques pour interpréter l’ironie, alors que la
seconde est d’inspiration aréférentialiste (pragmatique intégrée) car elle stipule que
tous les éléments nécessaires à l’interprétation de l’ironie sont dans la langue ellemême. Le corpus sur lequel s’appuie cette étude est le journal satirique algérien ElManchar (version électronique). A travers l’analyse comparative de plusieurs
occurrences ironiques issues de notre corpus - par les outils théoriques offerts par les
deux théories en question-, nous démontreront que la doxa est un élément-clé. En
effet, sans le concours de la notion de doxa, toute tentative d’interprétation de l’ironie
polyphonique est d’emblée vouée à l’échec. Abstract . This article aims at identifying the role which plays the doxy in the process
of identification and interpretation of the polyphonic irony. The analysis leans on a
comparison of two main francophone polyphonic theories, theory of the mentions of
Sperber and Wilson (1978) and polyphonic theory of Ducrot (1984) The first theory
is from a référentialiste inspiration because it leans on extralinguistic elements to
interpret the irony, while the second is from an aréférentialiste inspiration (integrated
pragmatics) because it stipulates that all the elements necessary for the interpretation
of the irony are in the language itself. The corpus on which leans this study is the
Algerian satiric newspaper El-Manchar (electronic version). Through the
comparative analysis of several ironic occurrences stemming from our corpus - by the
theoretical tools offered by both theories in question-,we will demonstrate that the
doxy is an element-key. Indeed, without the help of the notion of doxy, any attempt of
interpretation of the polyphonic irony is straightaway doomed to failure.