Abstract:
L’évolution historique et conceptuelle des littératures subsahariennes de
langue française est contrastée. Elles ont été décrites, depuis leur naissance dans le
cadre des colonies de l’Afrique équatoriale et occidentale française, au début du XXe
siècle, comme une littérature régionale unifiée dans la proximité de la littérature
française. Cette caractérisation régionale globale devait se prolonger au moment des
indépendances (1960) et de la création d’États souverains. Critiques, historiens et
pédagogues, en Europe et en Afrique, maintiennent jusqu’à nos jours l’illusion d’une
littérature unique de l’Afrique subsaharienne de langue française sous les
appellations génériques de « littérature africaine », « littérature francophone », de
« champs littéraires africains » et champ « afro-francophone ». Jusqu’à nos jours, les
tentatives de poser les fondements de littératures nationales, ne sont pas soutenues et
l’apparition, ces dernières années, d’espaces littéraires nationaux subsahariens
autonomes dans de rares histoires littéraires nationales (Mali, Côte d’ivoire,
Cameroun) reste prometteuse.
The historical and conceptual evolution of French-language sub-Saharan literatures
is contrasted. They have been described, since their birth within the framework of
the colonies of French Equatorial and West Africa, at the beginning of the 20th
century, as a unified regional literature in the proximity of French literature. This
global regional characterization was to continue at the time of independence (1960)
and the creation of sovereign states. Critics, historians and pedagogues, in Europe
and in Africa, maintain until our days the illusion of a single literature of subSaharan Africa of French language under the generic names of "African literature",
"French-speaking literature", of “African literary fields” and “Afro-Francophone”
field. Until today, attempts to lay the foundations of national literatures are not
supported and the appearance, in recent years, of autonomous sub-Saharan national
literary spaces in rare national literary histories (Mali, Ivory Coast, Cameroon)
remains promising.