Résumé:
Le propre de la littérature algérienne depuis son avènement et durant ces
diverses mutations, est d’être en prise directe avec l’Histoire et avec l’actualité du
pays. Le roman de l’écrivaine Zoubeïda Mameria n’échappe pas à cette règle. En
effet, l’écrivaine dans un roman relativement récent publié en 2011, s’inspire de faits
réels qui depuis quelques années font souvent les grands titres des journaux : Il
s’agit de la question des harraga. Rappelons que cette écrivaine s’est
particulièrement intéressée à la jeunesse dès son entrée en littérature. Elle renouvelle
l’expérience avec ce roman qui traite cette fois du désespoir d’une jeunesse sans
espoir, sans avenir mais qui sait malgré tout raconter son histoire avec des mots qui
lui sont propres, qui sait faire preuve d’invention langagière pour dire ses maux.
Nous nous proposons donc dans cet article d’analyser comment cette écrivaine met
en scène ce phénomène social lié à une politique qui n’a pas su assurer à une grande
partie de la jeunesse les conditions élémentaires pour que celle-ci puisse réaliser ses
rêves et aspirer à un avenir serein ? Comment Zoubeïda Mameria réussit-elle à
montrer que cette situation n’est pas le fait de quelques-uns mais traduit un
sentiment de mal-vie généralisé ? Par quel subterfuge d’écriture rend-elle l’absurdité
de ces existences ?
The peculiarity of Algerian literature since its inception and during these
various changes, is to be in direct contact with the history and current affairs of the
country. The novel by writer Zoubeïda Mameria is no exception to this rule. Indeed,
the writer in a relatively recent novel published in 2011, draws inspiration from real
events which in recent years have often made headlines in the newspapers: It is the
question of the harraga. It should be remembered that this writer was particularly
interested in the young when she entered literature. She renews the experience with
this novel which deals this time with the despair of a youth without hope, without a
future but who nevertheless knows how to tell his story with words of his own, who
knows how to show linguistic invention to say his ailments. We therefore propose in
this article to analyze how this writer stages this social phenomenon linked to a
policy that has not been able to ensure for a large part of the youth the elementary
conditions so that they can realize their dreams and aspire to a serene future? How
does Zoubeïda Mameria manage to show that this situation is not the fault of a few
but reflects a feeling of general ill-life? By what writing subterfuge does she make
the absurdity of these existences.