Résumé:
Cet essai comporte deux aspects :un aspect théorique qui s'efforce de développer les arguments qui soutiennent sa thèse par le texte et le document historique constitutif de son corps même , et un autre aspect qui se propose de corriger une erreur historique qui s'est propagée chez nous, et qui concerne la position du doyen de la littérature arabe contemporaine relative à notre révolution. Aussi, cette rectification a pris la forme d'une plaidoirie dans le but de réhabiliter Taha Hussein et lui rendre hommage en même temps, à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'indépendance de l’Algérie. Dans la première partie de ce travail, j'ai défendu la conception de l'indépendance chez Taha Hussein, en démontrant que sa conception n'est pas basée sur une vision politique simpliste de la dialectique de la colonisation et de l'indépendance, mais sur une vision philosophique de l'histoire, et une conception précise du rôle de l'être humain en tant qu'artisan de l'histoire qui façonne sa destinée et définit sa responsabilité dans le cours de l'histoire. Il s'agit là d'une vision qui pose que la liberté ne comporte pas en elle-même son immunité, mais a besoin toujours d'un acteur qui l'immunise et la défend. Aussi, l'effort le plus important que nous devons faire, peuples et états, pour garantir la liberté, n'est pas celui que nous devons dépenser pour la conquérir, mais celui que nous dépenserons pour la conserver après l'avoir conquise ; c'est là une vision qui développe une conception différente de la colonisation et de l'indépendance en même temps. Dans la deuxième partie nous avons abordé un autre aspect en rectifiant une erreur historique concernant la position de Taha Hussein à propos d'une cause précise : notre révolution libératrice. Nous avons montré, document historique à l'appui, la position de Taha Hussein exposée dans trois textes inoubliables dans lesquels il défend le droit légitime, historique et humain du peuple algérien, de lutter pour récupérer son indépendance et vivre dans le cadre de la liberté et la dignité humaine