Abstract:
: Anouar Benmalek, auteur maghrébin francophone, déploie dans
l’ensemble de ses romans (Les amants désunis, L’Enfant du peuple ancien, Ô
Maria, Le rapt…) une écriture des plus emportées, irrespirable, suffocante,
puisqu’elle est celle de la mise à nu impitoyable, du dévoilement et du
blasphème. L’auteur dérange, encore et toujours: la langue crue, le parler
brut, le cri proche du crachat, le tout enrobé dans une écriture charnelle et
impudique qui correspondrait probablement à sa vision du monde. Pourtant,
paradoxalement, ‘’ Tu ne mourras plus demain’’, le premier roman
‘’intimiste’’ de l’auteur, fait exception à la règle. Ce récit, dans lequel
l’univers maternel passe de l’évocation à l’invocation, relève le défi d’une
écriture pudique là où l’acte d’écrire est par essence impudique. Une
rhétorique de la pudeur le confronte, ainsi, aux limites de la littérature, là où
celle-ci se heurte nécessairement à l’indicible. Là où parler ne peut que se
rapprocher du silence.
Anouar Benmalek, a French-speaking Maghrebian author,
displayed in all of his novels (Les amants désunis, L'Enfant du peuple ancien,
Ô Maria, Le rapt…) a writing of the most enthusiastic, irrespirable,
suffocating, since it is that of the ruthless bare, of unveiling and blasphemy.
The author disturbs, again and again: the raw language, the raw speech, the
cry close to the spit, all wrapped in a fleshly and shameless writing that
would probably coincide with his vision of the world. Yet, paradoxically, the
author’s first “intimist” novel, ‘’ Tu ne mourras plus demain’’, is an exception to
the rule. This narrative, in which the maternal universe passes from evocation
to invocation, takes up the challenge of a modest writing where the act of
writing is essentially immoral. A the rhetoric of modesty confronts it, thus,
with the limits of literature, where literature necessarily runs up against the
unspeakable. Where talking can only come close to silence.