Résumé:
Réélu pour un second mandat en 2004, l’ex-président algérien a soumis au peuple par voie référendaire, le 29 septembre 2005, après une campagne de promotion, un projet dit de réconciliation nationale qui vise la consolidation de la paix et la sécurité. Envisagée comme un processus, la politique de réconciliation prônée par l’ex-président algérien depuis son élection en 1999, a suscité plusieurs interrogations concernant notamment ce qui s’est réellement passé en Algérie durant une décennie. En effet, le projet de charte n’évoque pas l’existence d’une guerre en Algérie. Par contre, il est question dans l’esprit des rédacteurs de ce projet de Fitna. Le choix du mot fitna n’est pas fortuit, car il est porteur d’une connotation religieuse. Nous avons remarqué que Bouteflika imposait son autorité par le biais de sa légitimité institutionnelle (le président) et la crédibilité du discours religieux auquel il n’a cesse de faire référence tout au long de sa production discursive à visée persuasive. En mettant ces valeurs partagées et admises par le plus grand nombre de la population, le président donne à son public l’image d’une personne pieuse, franche, soucieuse de l’avenir de son pays, capable de se sacrifier pour l’Algérie. Il est vrai que le Président a souvent recours au discours religieux, mais la question que nous nous posons maintenant est la suivante : Est-ce que le discours religieux est le langage le plus accessible aux Algériens qui permet de les sensibiliser et de les mobiliser dans des situations de crise, vu que la religion est considérée comme un des facteurs de cohésion sociale et un repère identitaire et culturel ?
Re-elected for a second term in 2004, the former Algerian
president submitted to the people by referendum, on September
29, 2005, after a promotion campaign, a so-called national
reconciliation project which aims to consolidate peace and
security. Considered as a process, the policy of reconciliation
advocated by the former Algerian president since his election in
1999, has raised several questions concerning in particular what
really happened in Algeria during a decade. Indeed, the draft
charter does not mention the existence of a war in Algeria. On
the other hand, it is question in the spirit of the drafters of this
project of Fitna. The choice of the word fitna is not fortuitous,
because it carries a religious connotation. We have noticed that
Bouteflika imposed his authority through his institutional
legitimacy (the president) and the credibility of the religious
discourse to which he constantly refers throughout his persuasive discursive production. By putting these values shared
and accepted by the greatest number of the population, the
president gives his audience the image of a pious, frank person,
concerned about the future of his country, capable of sacrificing
himself for Algeria. . It is true that the President often resorts to
religious discourse, but the question we now ask ourselves is the
following: Is religious discourse the language most accessible to
Algerians which makes it possible to sensitize them and
mobilize them in crisis situations, given that religion is
considered one of the factors of social cohesion and an identity
and cultural landmark?