Abstract:
L’auteur de « Les Matitis » les définit comme « des villages en ville, des grands villages en
ville de Libreville (…) des univers en contre-plaqué en planches et en tôle de Libreville » (F.
Ndong Mbeng, 2016 :15) . Les matitis, ce ne sont en réalité, ni la banlieue, ni le quartier, ni
même la cité, ce sont des ghettos, des melting pots au cœur de Libreville. L’insalubrité, le
chômage, la précarité la prostitution, la drogue etc. sont le lot quotidien des habitants des
matitis. Le texte est labyrinthique et linguistiquement hétérogène à l’image des matitis. La
langue de la rue croise celle du français normé mais aussi des langues locales. La résultante de
ce brassage c’est l’apparition d’un sociolecte fait de diverses lexies particulières, de
simplifications syntaxiques, de néologismes, de détournements, de calques, etc. Cette
contribution a pour objectif de montrer que, bien qu’écrit dans un français non normé, la
créolisation du français des «Matitis» est révélatrice du génie linguistique créatif de ces peuples,
à la périphérie de la société. Ceux-ci pour traduire leurs réalités quotidiennes emploient une
langue où les signes linguistiques ne sont pas toujours arbitraires. Cette langue, au lieu d’être
stigmatisée, mériterait un grand intérêt par «les normalistes» de la langue française
The author of « Les Matitis » definies them as « villages in the city, big villages in the city of
Libeville (…) a universe of plywood in boards and asbestos roofing sheets of Libreville” ( F.
Ndong Mbeng, 2016: 15) . The matitis in reality, are neither suburbs nor the neighbourhoods,
nor the city itsef , they are ghettos, melting pots in the heart of Libreville. Unsalubrity,
unemployment, precariousness, prostitution, drug , etc, are the lots of the inhabitants of the
matitis. The text is labyrinthine and linguistically heterogeneous in the image of mastitis. The
language of the street comes in contact with of standard French, as well as with some languages.
The result of this mixture is the birth of a sociolect made up of diverse lexical particularities
syntactic, simplifications, neologisms, deviations loan translations; etc.This paper seeks to
show that, while writing in non-standard French the creolization of the “Matitis” French reveals
the linguistic creativity genius of these people living on margin of society and of society. These,
to translate their daily realities create and use de language where the linguistic signs are not
always arbitrary. This language, instead of being stigmatized would deserve a big interest by
“the normalists” of the French language.