Résumé:
De nos jours, la contextualisation urbaine de l’exposition signalétique nous révèle immanquablement une multiplicité ostensible des tournures langagières se rapportant à celle-ci. Ainsi, un échantillon d’enseignes commerciales monolingues assemblé dans la ville de Bouira fera l’objet de cet article s’inscrivant dans le cadre de la sociolinguistique urbaine. L’attention sera focalisée sur les enseignes commerciales matérialisées en l’une des langues de l’autre, en particulier française. Notre intérêt s’étendra pareillement à l’emploi des langues dites identitaires, arabe et berbère en l’occurrence. Par ailleurs, cette étude se fonde d'abord sur une lecture quantitative mais aussi comparative de la répartition des langues dans l’ensemble d’enseignes monolingues sélectionné. L’objectif de ce travail est de révéler les motivations ayant conduit aux emplois commerciaux monolingues exposés. Mais aussi, il est question de démontrer le rapport sociolinguistique complexe entre ces emplois et les singularités socio-identitaires (identité linguistique) des locuteurs de la ville de Bouira. Cette ville du Centre nordique de l’Algérie, est, pour rappel, communément perçue comme un espace urbain plurilingue occupé essentiellement par des berbéro (arabo)phones.
La signalétique se rapportant au contexte urbain est prise comme l’une des clés
majeures afin de saisir les corrélations entre l’explicite langagier et l’implicite social
adoptés par les citadins sujets. Conçue d’ailleurs comme l’un des procédés d’interaction
signalétique, l’enseigne quant à elle se démarque de ses concurrents par l’intégration
d’aspects qui sont essentiellement linguistiques, sémiotiques mais encore sociaux. Elle
permet de communiquer la qualité et le type du service offerts au public. Elle détient
une place assez efficiente en particulier dans nos villes. C’est ainsi que cette
communication s’inscrivant dans le cadre de la sociolinguistique urbaine sur les
enseignes commerciales dans la ville de Bouira se voit primordiale. Tout en me servant
d’une approche quanti-analytique, je tenterai de montrer, à travers cette perception du
réel urbain affiché via la praxis linguistique, la complexité d’ordre sociolinguistique
entre les usages baptisés monolingues et leurs liens avec la socio-identité des urbains
bouiris. Plus loin, cette intervention s’achemine par la confrontation des divers recours
aux langues étrangères par rapport à celles dites identitaires de l’Être bouiris. Enfin,
qu’il s’agisse là encore d’un monolinguisme important révélateur des singularités du
terrain urbain bouirien relativement à d’autres qui lui sont sociolinguistiquement
homo/hétérogènes.
Signage related to the urban context is taken as one of the major keys to grasping the
correlations between the linguistic explicit and the social implicit adopted by the subject city
dwellers. Conceived as one of the processes of signage interaction, the sign stands out from its
competitors by integrating aspects that are essentially linguistic, semiotic and also social. It
makes it possible to communicate the quality and type of service offered to the public. It has a
fairly efficient place, particularly in our cities. Thus, this paper, which falls within the
framework of urban sociolinguistics, on commercial signs in the city of Bouira, is of primary
importance. While using a quantitative-analytical approach, I will try to show, through this
perception of the urban reality displayed via linguistic praxis, the sociolinguistic complexity
between the so-called monolingual uses and their links with the socio-identity of the urban
Bouiris. Further on, this intervention leads to the confrontation of the various recourse to foreign
languages in relation to the so-called identity languages of the Bouiris Being. Finally, whether
it is a question of an important monolingualism revealing the singularities of the urban Bouiri
terrain in relation to others that are sociolinguistically homo/heterogeneous to it.